Royauté

AVANT-PROPOS

Cette rubrique comporte deux séries de documents permettant un éclairage sur l'infanterie française et allemande sous Louis XV :

- Les ordonnances royales portant organisation des régiments allemands,

- deux études détaillées que nous devons à Lucien MOUILLARD (1841-1924), spécialiste de l'histoire militaire auquel on doit l'ouvrage de référence "Armée française : les régiments sous Louis XV" (1882).

 

RÉGIMENTS ALLEMANDS

Depuis le jour où les rois de France ont entretenu une armée permanente, outre les soldats suisses, ils soldaient, sous le nom de lansquenets, des troupes d'infanterie allemande, qui, presque toujours, étaient réformées à la fin de la guerre. Louis XIII, pendant la guerre de Trente ans, avait accepté les services d'un régiment levé au nom de la province d'Alsace, par le comte de Nassau, en 1635. Louis XIV avait conservé ce corps sous le nom de régiment d'Alsace, qui avait pris le 36e rang dans l'infanterie des troupes réglées. D'autres régiments furent levés successivement pendant le cours de son règne, et, à la paix de 1715, 5 seulement furent conservés.

Les capitaines de ces régiments entretenaient dans leur pays d'origine des relations qui leur permettaient de recruter leur compagnie. Presque tous provenaient des pays Rhénans, du duché de Deux-Ponts, du Palatinat, dont les princes étaient parents ou alliés du roi de France.

Pendant la guerre de succession à l'Empire, Louis XV accepta les services de plusieurs régiments levés par des princes amis ou alliés, par exemple, Nassau Sarrebrück, Nassau Usingen, Royal Pologne, régiment de Stanislas Leczinski, régiment saxon de la Dauphine de France, levé lors du mariage de cette princesse avec le Dauphin. C'étaient des régiments où les soldats étaient allemands et où on servait des intérêts communs aux princes allemands et au roi de France.

En outre, les militaires allemands jouissaient en France d'une estime qu'on n'accordait pas toujours aux militaires français, estime motivée par le soin que les capitaines allemands prenaient de leur troupe, autant que par l'habileté dont faisaient preuve des généraux tels que Maurice de Saxe, Lowendhal, Ferdinand de Brunswick, Frédéric le Grand, etc., etc.

Depuis longtemps, l'organisation des régiments allemands existait telle que Choiseul la copia dans sa réforme de 1763, comme la plus pratique et la plus rationnelle.

Le bataillon y était de 8 compagnies de 80 ou 85 hommes sur pied de guerre. En temps de paix, celles-ci n'étaient que de 40 hommes. Mais 2 bataillons n'en formaient qu'un seul, pour qu'à l'exercice, le front de bataille comptât toujours le même nombre de fusils qu'à la guerre ; les grenadiers étaient conservés dans l'intérieur de chaque compagnie.

Le roi fournissait en nature le drap pour la troupe, les armes à feu et les munitions. Il accordait 65 livres pour un soldat de nouvelle levée engagé pour 8 ans. L'ustensile était semblable à celui accordé aux capitaines français.

Le capitaine recevait la solde de sa compagnie, à raison de 13 livres par homme par mois, plus 11 paies de gratification pour appointer les officiers et gradés. Les grades d'officiers étaient conférés par le colonel propriétaire, ceux des bas officiers par le capitaine.

La paie, en temps de guerre, était portée à 14 livres 10 sols par mois. Moyennant ce traitement, le capitaine devait entretenir sa troupe, posséder un magasin de vêtements et des armes de rechange, les outils, etc. Il devait par mois payer :

Le colonel propriétaire recevait 12,000 livres en temps de paix, 22,800 livres en temps de guerre pour entretenir la prévôté et le grand état-major, qu'il répartissait ainsi :

Le colonel jouissait de la pension du roi, de gratifications, etc., etc. ; son traitement personnel était de 300 livres par mois. Les autres officiers supérieurs cumulaient ces appointements avec ceux qu'ils recevaient comme capitaines de compagnie.

Outre les officiers en pied, le roi entretenait à la suite du régiment, de nombreux officiers réformés qui avaient un rang supérieur à leur grade.

Les colonels propriétaires étaient des princes allemands, tels que le prince de Deux-Ponts, le prince de Bavière, Maurice de Saxe, etc. Ils se faisaient suppléer par leur colonel-lieutenant et se bornaient à donner aux jeunes favorisés de leur cour des places d'officiers dans leur régiment.

L'uniforme de ces régiments était celui en usage dans les États des colonels propriétaires. Il consistait en un habit, taillé à l'allemande, en drap bleu, avec revers, parements de couleurs distinctives la veste et la culotte en drap bleu ou rouge ou blanc.

D'autres régiments étrangers, quoique de langue française, furent levés en Belgique, en pays liégeois et luxembourgeois, soumis à la domination impériale. Leur organisation était identique à celle des régiments allemands.

Les Alsaciens et les Lorrains avaient la faculté de servir, indistinctement à leur choix, dans les régiments allemands, suisses ou français.

Dans ces régiments il y avait de nombreux soldats de la religion réformée, le roi y entretenait des pasteurs. En outre, les officiers de cette religion ne pouvant recevoir la croix de Saint-Louis à cause des obligations imposées par les statuts de l'ordre, on institua pour eux l'ordre du Mérite militaire.

La réforme de Choiseul, radicale dans son principe, porta un coup funeste au recrutement de soldats étrangers. On établit pour eux, à la frontière, des dépôts de recrue. Les officiers ne furent plus autant intéressés au recrutement de leur troupe, mais eurent l'obligation de ramener 2 recrues après le congé de semestre qu'ils obtenaient. Il fallait faire le décompte du lieu de départ de la recrue, la caisse du dépôt devait rembourser les frais de route au recruteur, et souvent le soldat désertait avant d'avoir rejoint le corps auquel on le destinait arbitrairement. Dans l'ancien système, la compagnie, recrutée par un capitaine avait une cohésion qui manqua toujours dans le nouveau. La réforme fut cependant accueillie avec faveur par les capitaines délivrés du souci de compléter leur troupe eux-mêmes, sous peine de cassation, tandis que, dès lors, ils ne durent payer qu'une amende assez légère (50 livres).

L'effectif des troupes allemandes et wallonnes varia beaucoup de 1740 à 1762. Les 5 anciens régiments possédaient les cadres de 2 bataillons, quoique n'en formant qu'un seul pour l'exercice, en temps de paix ; le bataillon se complétait à 696 hommes, répartis en 8 compagnies, au moment d'une guerre, chaque régiment ayant 3 et même 4 bataillons d'égale force. Les régiments de la création de 1745 étaient en général complets à 3 bataillons. Presque tous furent réduits, en 1748, à 2 bataillons, et portés, en 1760, à 3 par l'incorporation des 6 derniers régiments dans les plus anciens ; à la paix de 1762, ils furent de nouveau réduits à 2 bataillons de 8 compagnies, au même effectif que les régiments français.

 

 

1757

 


 

1758

"État nouveau des Trouppes de France mises sur pié comme elles se trouvent effectivement l'an 1758"

 

 

1758

 

 

"ORDONNANCE

DU ROI

Concernant les Régimens D'Infanterie

Allemande

Du 21 Décembre 1762"

 

Le pdf à droite vous donne accès à la totalité du document (20 pages).

Le Royal-Deux-Ponts est ramené à deux bataillons. Le texte apporte de nombreux détails sur la répartition des effectifs des différentes unités. Certaines responsabilités font l'objet de précisions... On y trouve enfin les niveaux de solde tant des officiers, des sous-officiers que de la troupe.

 

(Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France)

 

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99A6251TED01-Ordonnance_du_roi_concernan
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1776

 

"ORDONNANCE

DU ROI

Concernant l'Infanterie Françoise & Étrangère

Du 25 Mars 1776"

 

Le pdf à droite vous donne accès à la totalité du document (20 pages).

Cette ordonnance décide d'organiser les régiments français et étrangers sur une base identique. Le texte apporte de nombreux détails sur la répartition des effectifs des différentes unités. Certaines responsabilités font l'objet de précisions... On y trouve enfin les niveaux de solde tant des officiers, des sous-officiers que de la troupe.

 

(Source gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France)

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99A7613TED01-Ordonnance_concernant_l'inf
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1er juin 1776

Nouvelle composition du régiment d’infanterie allemande :

 

 


 

1787

 

 

1791

 

 

 

 

 

 

Ce document d'organisation détaille la structure du 99e régiment d'infanterie de ligne crée le 1er janvier 1791 à partir du Royal Deux-Ponts.

C'est l'acte d'origine de la nouvelle numérotation des régiment étrangers qui prennent ainsi rang parmi les régiments d'infanterie de ligne.



Révolution et Premier Empire

Extrait de l'état militaire de France an VIII (1800) décrivant l'organisation des unités de l'infanterie légère
Extrait de l'état militaire de France an VIII (1800) décrivant l'organisation des unités de l'infanterie légère

Première guerre mondiale

Structure du 99e RI, de son régiment dérivé de réserve, des compagnies de dépôt et du bataillon de marche, à la mobilisation en 1914 (fonds Finand)
Structure du 99e RI, de son régiment dérivé de réserve, des compagnies de dépôt et du bataillon de marche, à la mobilisation en 1914 (fonds Finand)

Seconde guerre mondiale

 

Structure de la 28e D.I.A. en 1939-1940

Document manuscrit anonyme d'origine inconnue
Document manuscrit anonyme d'origine inconnue

 

Structure du 99e RIA en 1939-1940

 


ndlr :

Le document ci-après est extrait du site web ATF40 (www.atf40.fr). Nous invitons le lecteur à découvrir ce site richement documenté sur la période 39-40.

 



Période moderne

 

Structure du 99e RI en 1989

 

Schéma détaillé de l'unité motorisée dotée de « VAB ». (source David Delporte, créateur du site https://armee-francaise-89.wifeo.com)

 

  • une compagnie de commandement et des services (C.C.S.) comprenant :

    • une section d'état-major,

    • une section de commandement avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • une section de transmissions,

    • une section de protection,

    • une section des services administratifs,

    • une section sanitaire,

    • une section des services techniques,

  • une compagnie d'éclairage et d'appui (C.E.A.), comprenant :

    • une section de commandement avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • une section d’éclairage - renseignement,

    • une section de mortiers lourds avec six mortiers de 120 mm tractés par des véhicules de l'avant blindé,

    • deux sections antichars dotées chacune de huit postes de tir Milan montés sur véhicules de l'avant blindé,

  • quatre compagnies de combat d'infanterie motorisée comptant chacune :

    • une section de commandement et d’échelon comprenant :

      • le groupe de commandement,

      • le groupe administratif,

      • le groupe entretien-dépannage,

      • le groupe antichars avec deux postes de tir Milan,

      • le groupe mortiers avec deux mortiers de 81 mm,

      • le groupe d'autodéfense antiaérienne avec deux canons tractés AA de 20 mm,

    • trois sections de combat comprenant, outre l'armement individuel (FAMAS / PA MAC50) un total de trois fusils mitrailleurs de 7,62 mm, de trois fusils de précision de type FRF2 et de trois lance-roquettes antichar de 89 mm.

Le 99e R.I. appartenant à la 15e division d'infanterie (P.C. à Limoges) est doté :

 

- d'un effectif théorique de 1311 hommes,

 

- d'un ensemble de 95 véhicules blindés se décomposant ainsi :

  • 54 véhicules blindés de transport de troupes,

  • 12 véhicules blindés porteurs de missiles antichar Milan,

  • 8 véhicules blindés tractant des mortiers de 81 mm,

  • 6 véhicules blindés tractant des mortiers de 120 mm,

  • 6 véhicules blindés de dépannage,

  • 5 véhicules blindés de commandement de compagnie,

  • 3 véhicules blindés de transmissions régimentaires,

  • 1 véhicule blindé sanitaire.