ndlr : le document édité au 1er janvier de l'année indiquée sur la page d'en tête (Exemple 1758) , reflète la composition du régiment ainsi que le relevé nominatif de son état-major durant l'année précédente (donc 1757). Toute évolution du régiment durant l'année indiquée sur la page d'en tête (1758), sera prise en compte sur l'état militaire de l'année suivante (donc 1759).
Au départ limité aux noms des principaux officiers supérieurs du régiment, le document s'enrichit au fil du temps, allant même jusqu'à la liste de tous les officiers subalternes et précisant aussi, sur les dernières années de parution dans la conception d'origine, les décorations obtenues (Ces mentions disparaissent sous la Révolution ) :
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis créé en 1693 par Louis XIV, strictement réservé aux officiers professant la religion catholique, apostolique et romaine.
- Ordre du Mérite militaire créé en 1759 par Louis XV, distinction réservée aux officiers étrangers de religion protestante.
Ordre de Cincinnatus
1ère société patriotique américaine créée par WASHINGTON en mai 1783
et composée de ceux qui s'étaient distingués pendant la guerre d'indépendance des États-Unis.
ndlr : les événements évoqués partent de la création du régiment en 1757
Christian IV de DEUX-PONTS-BIRKENFELD-BISCHWILLER
(1757-1775)
Colonel propriétaire
Le duc lève en 1757 un régiment dénommé Royal Deux-Ponts qu'il met à disposition du Roi de France Louis XV (cf ordonnance ci-dessus). Il en est le colonel propriétaire sachant qu'il confie le commandement sur le terrain à un chef de corps. Ce rôle a été successivement tenu de 1757 à 1775 par les officiers ci-dessous.
A sa mort en 1775, la propriété du régiment revient par héritage au comte de Forbach des Deux-Ponts.
Colonel-Lieutenant Karl Christian Wilhelm, baron de CLOSEN-HEIDENBURG
(1757-1764)
Charles Christian Guillaume de Closen-Heidenburg est né en Bavière en 1718. Il appartient à une des plus anciennes familles nobles de ce duché. La branche illustre dont il relève a fourni au Royaume de France de nombreux officiers. Il embrasse très jeune une carrière militaire au service, tout d'abord, de l'empereur Charles VI d'Autriche puis de l'armée de l'électorat de Bavière. En 1747, il devient capitaine dans le régiment Royal-Bavière au service du roi de France.
Le 1er avril 1757, il prend le commandement "opérationnel" du Royal Deux-Ponts, au service du Duc Christian IV von Pfalz-Zweibrücken et l'assume jusqu'en 1764.
Août 1758 : "Brigadier des armées du Roi".
Février 1761 : "Maréchal de camp".
1763 : le roi Louis XV le nomme commandeur de l'Ordre de Saint-Louis.
il décède à Zweibrücken le 24 septembre 1764.
Extrait de l'historique du 99e régiment d'infanterie (éditions 99e R.I., 1893)
Colonel commandant Jean Daniel de SAINT-INGBRECHT
(1765-1766)
Johan Daniel WERNIGK von SANCT INGBRECHT est né le 12 octobre 1728 à Zweibrücken. Il embrasse, très jeune, sa carrière militaire. En 1760, dans sa trente-deuxième année, il rejoint le Royal Deux-Ponts et prend le commandement du 2ème bataillon. Le 1er mars de cette même année, il est promu au grade de lieutenant-colonel.
En 1765 et 1766, comme colonel commandant, il exerce la fonction de chef de corps "opérationnel''. Durant cette période le régiment stationné à Zweibrücken rejoint Longwy (Août 1765) puis Sedan (Novembre 1766). Son décès , pour une cause aujourd'hui non connue, serait survenu en 1766.
***
Colonel-Lieutenant
Louis Charles Eugène, baron de BERGH*
(1766-1774)
Naissance : 28 septembre 1731 à Angevillers (Moselle)
Décès : 10 septembre 1774 à Angevillers à l'âge de 43 ans
Le 12 avril 1757 il est nommé colonel dans le régiment de BERGH, au service du roi de France, créé par son père le baron Charles de BERGH en 1744, puis colonel "à la suite" du régiment d'Alsace dans lequel le régiment de BERGH a été fusionné en 1760.
Il est blessé à la jambe, à deux reprises, lors de la bataille de MINDEN en 1759 (Guerre de Sept Ans), ce qui lui vaut d'être fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis la même année. Le 20 février 1761, dans sa trentième année, il est promu au grade de brigadier.
Chambellan** à la cour de Stanislas LESZCZINSKI, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar entre 1760 et 1766 (Date de la mort du roi mais sans précisions autres sur la date de prise de fonction).
En 1766, il prend le commandement du Royal Deux-Ponts et assume cette responsabilité jusqu'en 1774 (Il avait été promu maréchal de camp le 3 janvier 1770).
ndlr :
-* : Biographie complexe à établir en raison d'une famille noble aux multiples branches, sur toute l'Europe, avec de nombreux documents épars et incomplets sans omettre les nombreuses erreurs et confusions souvent commises.
- ** : A la cour du roi Stanislas et pour des raisons budgétaires impérieuses le nombre de chambellans avait été réduit à une vingtaine. La nomination à cette fonction permettait à un jeune noble de se faire connaître et d'établir des relations fructueuses pour progresser à la cour.
-*** : Deux blasons dénommés "Bergh" ont été retrouvés mais ils ne semblent pas relever de la branche familiale qui concerne le Royal Deux-Ponts. Par contre, deux descriptions assez proches, pourraient bien définir les armoiries recherchées:
-"d'argent à l'aigle éployée de gueules, le bec & les pattes d'azur"
-''d'argent à l'aigle de gueules becquées et membrées d'azur"
Le concours bénévole d'éminents experts en héraldique serait particulièrement apprécié par l'équipe web !
ndlr : en ce qui concerne l'année 1774, l'état militaire révèle la vacance de la fonction de chef de corps suite au départ du baron de Bergh.
Colonel-Lieutenant et Colonel propriétaire
Christian Comte de FORBACH des DEUX-PONTS
(1775-1788)
ndlr : à la mort de son père Christian IV en 1775, la propriété du régiment lui revient par héritage.
Il cumulera les fonctions de colonel propriétaire et de chef de corps, notamment pour la campagne d'Amérique.
L'Europe avant l'heure !
Gazette diplomatique et littéraire des principales cours d'Europe, notre "Quoi de 9" serait-il son héritier ?... (Source Gallica-RetroNews)
Extrait de l'historique du 99e régiment d'infanterie (éditions 99e R.I., 1893)
Les Français en Amérique
pendant la Guerre de l'Indépendance
des Etats-Unis
1777-1783
Thomas BALCH (1821-1877)
Homme de loi et historien
Édition électronique réalisée à partir du texte de Thomas BALCH (Paris - A. Sauton, éditeur, 1872, 237 pages).
Fac-similé de la Bibliothèque Nationale de France, Gallica.
Une réalisation de Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomdey, Ville Laval, Québec.
LES FORCES EN PRÉSENCE
AMIS
ENNEMIS
AMÉRICAINS ET FRANÇAIS
1-3-5-6 : Milices "insurgentes"
2 : Infanterie américaine (1781)
4 : Dragon américain
7 : Fusilier du Royal Auvergne * (France)
8 : Fusilier du Royal Deux-Ponts ** (France)
9 : Hussard (France)
10 : Fusilier du Régiment de Dillon *** (France)
11 : Artilleur de la Légion des volontaires étrangers de Lauzun (France)
9 : Fusil de chasseur hessois (Allemand) 10 : Pistolet de fabrication belge 11 : Baïonnette à douille 12 : Mousquet de grenadier hessois (allemand) 13 : "Brown Bess" anglais 14 : Pistolet North and Cheney (1799) 15 : Pistolet de cavalerie anglais. |
ANGLAIS ET ALLEMANDS
1 : Ecossais de la "Black Watch"
2 : soldat de la "Legion Cavalry"
3 : officier de grenadiers anglais
4 : Ranger
5 : Chasseur (Allemand)
6 : Dragon (Allemand)
7 : Régiment Anspach-Bayreuth (Allemand)
8 : Régiment Anhalt-Zerbst (Allemand)
ndlr : deviennent en 1791 : * 92e R.I. de ligne, ** 99e R.I. de ligne, *** 87e R.I. de ligne.
Campagne d'Amérique (1780-1781) du comte Guillaume-Philippe de Deux-Ponts Birkenfeld.
NDLR : récit en français pages 27 à 71, introduction, texte, appendice et index en anglais
Le «Flohr» est un texte singulier dans sa forme comme dans son contenu. Pièce majeure du fonds des manuscrits conservés au département de patrimoine de la médiathèque André Malraux.
Il apporte un témoignage rare sur la participation des Européens au processus par lequel les Insurgents ont conquis leur indépendance et bâti un État fondé sur de nouvelles valeurs …
Le Journal de Flohr |
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Le Flohr : une enquête passionnante
Mais qui est Flohr ? Et d’où vient son manuscrit ?
Il est assez facile de répondre à la première question car la biographie de Georg Daniel Flohr se trouve dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne. On y apprend qu’il est né
en 1756 à Annweiler dans la province de Deux-Ponts.
Il a rédigé son manuscrit à son retour en Europe, à partir de notes prises au jour le jour, lors de la Guerre d’Indépendance américaine. Nous savons que son récit est passé entre les
mains des membres de sa famille car des prénoms et des dates sont inscrits sur la dernière page. Le manuscrit est resté sur le Vieux Continent, mais Flohr est reparti en
Amérique pour devenir pasteur et mourir en Virginie en 1826.
La deuxième question est plus complexe, car nous ne savons pas comment ce récit, conservé dans la famille, est venu jusqu’aux rayons de la bibliothèque municipale de Strasbourg.
Cet ouvrage remarquable nous livre de nombreux secrets et a suscité de nombreux travaux d'universitaires et bibliothécaires sous la direction d’Isabelle Laboulais, professeur d'Histoire Moderne à
l'Université de Strasbourg.
A la découverte du journal de Flohr
RÉSUMÉ GÉNÉRAL DE LA REVUE D'INSPECTION DU ROYAL-DEUX-PONTS PAR LE BARON DE VIOMÉNIL* NEWPORT - 29 octobre 1780 -
(Fonds MUDLER)
ndlr : * le Baron de VIOMENIL, Maréchal de Camp, est commandant en second sous les ordres du Comte de ROCHAMBEAU
ÉTUDE COMPARATIVE EN MÉMOIRE DES SOLDATS DU ROYAL-DEUX-PONTS
avril 1780 - juillet 1783
ndlr :
La consultation des nombreuses sources à la base de ce document est possible en utilisant les liens insérés dans le texte, facilement identifiables par leur écriture en caractères bleus soulignés.
Cela n'est cependant pas possible directement sur les images du diaporama.
Pour y parvenir, vous devez télécharger et ouvrir le fichier .pdf ci-dessus puis cliquer sur les liens qui vous intéressent.
Deux solutions à partir de là :
- Une fenêtre internet s'ouvrira sur le site web de la source.
- Un fichier se téléchargera, indiqué par l'icône de téléchargement (une petite flèche vers le bas) en haut à droite de votre écran.
Colonel, Baron de WURMSER
(1788-1791)
Maximilien Heinrich Constantin de WURMSER de VENDENHEIM naît le 31 mars 1743 à Mulhouse. Il embrasse une carrière militaire : capitaine en 1762 au régiment d'Alsace, il participe avec sa compagnie aux campagnes de la guerre de Sept Ans .
«Arrêté, en accord avec ses parents, par le comte de WALDNER, son oncle, pour libertinage et pour avoir contracté des dettes usuraires, il fut incarcéré pendant six mois dans un château, près de Nantes, en 1768 .»
(ndlr : source : Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace).
Pour accéder à des responsabilités supérieures, il se forme à l'École de Guerre (ndlr : créée en janvier 1751) et obtient son brevet de lieutenant-colonel en janvier 1783.
Avant de prendre le commandement "opérationnel" du Royal Deux-Ponts en 1788, il sert comme lieutenant-colonel au régiment d'Anhalt.
Promu général de brigade et maréchal de camp le 30 juin 1791.
Ayant déserté le service de la France révolutionnaire, il est inscrit, le 15 janvier 1793, sur la liste des émigrés et ses biens et possessions sont saisis.
De 1792 à 1797, il participe aux campagnes de l'Armée des Princes.
Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis (1817)
Commandeur de l'Ordre de la Fidélité (Bade)
Chevalier de l'Ordre de l'Aigle d'Or
Il décède en octobre 1823, à l'âge de 80 ans.
ndlr : erreur de date sur la prise de commandement du Royal Deux-Ponts qui n'intervient qu'en 1788. On relève aussi une erreur typographique dans la phrase qui suit, il doit probablement s'agir du 30 juin 1791.
Petit détour héraldique :
La famille Wurmser est une très ancienne famille noble, non princière, d'Alsace. On retrouve trace d'anciennes armoiries à la bibliothèque et aux archives de la ville de Strasbourg datant de 1529. Au fil du temps , ces armoiries ont pu légèrement varier même si les caractéristiques essentielles ont été pérennisées. En 1529, Bernard Wurmser de Vendenheim, un lointain aïeul, combat contre les Turcs assiégeant la ville de Vienne, en Autriche, puis il est aussi porté à la tête de troupes strasbourgeoises envoyées en Hongrie pour lutter contre les Ottomans. Les deux croissants, figurant sur les armoiries, remémorent très probablement ces faits de guerre :
Description (Science héraldique) :
"Coupé de sable sur or; le sable en de deux croissants montants d'argent accostés.
L'écu timbré d'un casque de tournoi, couronné d'or et orné de lambrequins d'or et de sable.
Cimier : une femme de carnation, issant du casque, la tête ceinte d'une couronne d'or, les couleurs de la robe reproduisant les dispositions de l'écu, les bras remplacés par deux cornes de buffle d'or. Lambrequins d'or et de sable."
(Source :"Nobiliaire d'Alsace" Kevin J SMITH - 2018)