Présentation de l’orchestre d’harmonie DES ANCIENS ET AMIS DE LA MUSIQUE DU 99
Des générations de musiciens issus pour la plupart des harmonies et fanfares de la région Rhône Alpes, ont pu à l’époque de la conscription et sous certaines conditions, effectuer leur service militaire au sein de la musique du 99 présente à Lyon dès 1882, au Fort Lamothe puis à Sathonay-Camp à partir de 1908. Ceux qui y ont été incorporés et qui composent l’orchestre, ont été affectés à la musique du 99 dans les années 50, 60 et 70. Certains musiciens passés par la musique du 99 ont acquis par la suite une notoriété dans le monde de la musique.
Pendant la guerre d’Algérie et après leur passage privilégié dans la musique du 99, les appelés finissaient leur temps de service en Algérie au 15è bataillon de chasseurs alpins, en Grande Kabylie. Certains, en fonction des besoins pouvaient être incorporés ponctuellement dans la fanfare pour assurer les cérémonies militaire
A partir de l’idée qu’il était possible de créer un orchestre d’harmonie informel et itinérant avec principalement des musiciens ayant cessé leur activité professionnelle, les initiateurs du projet ont commencé par contacter en septembre 2006 et naturellement les anciens musiciens du 99 en étendant la démarche à tous les musiciens qui souhaitaient pratiquer la musique dans une structure originale. Ils ne souhaitaient cependant pas concurrencer les structures musicales traditionnelles existantes dont ils étaient issus.
Rapidement l’orchestre organisé en amicale a rencontré un certain succès d’adhésion. Dès le départ, en novembre 2006, avec 30 musiciens et un soutien actif de l’harmonie de Montrevel (Roger Gazelle et Jean Luc Jacquet), le groupe a pu assurer la partie musicale et protocolaire de la cérémonie annuelle qui a lieu chaque année à Sathonay Camp, dans le jardin du souvenir autour du monument créé par Mick Micheyl qui est aussi marraine du 99. Les habitués de cette cérémonie n’en croyaient pas leurs yeux et leurs oreilles, habitués auparavant à des cassettes enregistrées.
Cette commémoration est organisée chaque année par l’amicale «Royal Deux-Ponts 99e/299e RI». L’orchestre est naturellement rattaché à cette amicale même s’il fonctionne d’une façon autonome. Ces liens étroits entraînent naturellement des projets communs.
Si l’objectif principal est de faire de la musique d’harmonie en concert, il est naturel qu’il puisse accepter de participer à des actes de mémoire tels que les commémorations. C’est aussi l’occasion de reprendre le répertoire appartenant au patrimoine national que constitue la musique militaire.
C’est ainsi qu’en 2011 l’amicale a participé, en plus de la cérémonie annuelle de Sathonay-Camp à deux cérémonies importantes:
- en mai au monument du Val d’Enfer à Cerdon
- en septembre à Paris à une cérémonie de réanimation de la flamme à l’Arc de Triomphe où elle a aussi donné une aubade.
Au printemps 2013 c’est au Chemin des Dames que l’orchestre s’est rendu pour plusieurs cérémonies à Berry au Bac (en présence notamment de la fille du Maréchal Leclerc) et à la ferme de la Royère, hauts lieux des combats du 99 en 14/18 et 1940. Le périple s’est terminé par une aubade exceptionnelle à l’intérieur de la propriété de la Boisserie à Colombey les deux églises.
En 2014 ce fut la reconstitution historique de la mobilisation du 299 RI, en 1914 à Sainte Colombe les Vienne, avec costumes et matériels d’époque.
En 2015 nous avons offert un concert exceptionnel avec 3 trompettistes renommés Pierre Dutot (soliste international, ancien professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon (CNSM), Eric Planté soliste à la Garde Républicaine, Eric Werly, également trompettiste à La garde Républicaine). L’orchestre était dirigé à cette occasion par Gabriel Bourgoin, élève en dernière année de direction d’orchestre au CNSM de Paris et qui est depuis 2017 assistant à la direction de Chœurs à l’Orchestre National de Lyon.
Son effectif en progression (jusqu’à 60 musiciens) dont 3 musiciens, anciens de la musique de l’Infanterie de Lyon, peut rendre envieuses les harmonies existantes qui avec beaucoup de dévouement se battent pour recruter des musiciens, alors même que les écoles de musique forment de nombreux élèves.
Les répétitions générales d’une journée se font actuellement sous la direction d’un directeur musical expérimenté : Roland Grévoz (ancien directeur d’école de musique, directeur technique à la CMF, clarinette solo en orchestre symphonique). Jusqu’en 2016 Christian Broutin, décédé en 2017, assurait aussi la direction (musicien multi instruments d’orchestres professionnels de jazz et de variétés dont celui de Georges Jouvin, collaborateur à l’ADIM, directeur d’harmonie, spécialiste de la facture instrumentale). Ponctuellement les cuivres se joignent à leurs collègues.
Les partitions sont envoyées à l’avance aux musiciens pour un travail personnel préalable aux répétitions..
Comme anciens du 99, souvent appelé le « régiment de Lyon », comment ne pas évoquer les actions de l’amicale «Royal Deux-Ponts 99e/299e RI», présidée par le colonel (er) André Mudler. Un travail important de mémoire y est accompli avec notamment la rédaction de bulletins annuels et la concrétisation du travail de recherche par des déplacements sur les lieux de mémoire. Dans ces publications sont relatés les événements vécus par le 99 et illustrés par des témoignages et des recherches personnelles. André Mudler est également l’auteur de deux ouvrages historiques «le 99 dans la tourmente» et « le camp de Sathonay 1851-2008 ».
Le 99 et le 299 qui est le régiment de réserve du 99 est l’héritier du Royal Deux-Ponts créé en 1757. L’histoire du 99 est particulièrement riche. En 1781, le Royal Deux-Ponts participe à la guerre d’Indépendance des Etats-Unis. A l'automne 2006, une délégation s’est même rendue aux Etats-Unis à Yorktown pour participer à une commémoration en présence notamment de Mme Alliot Marie, ministre de la défense. Même s’il changera de nom, son histoire se perpétuera dans tous les conflits où la France sera engagée. Le 99 disparaît en 1940 mais renaîtra de ses cendres à travers le maquis de la Loire, de l’Ain et du Jura en 44-45. Il sera engagé dans les derniers combats des Alpes en 1945. Il sera finalement dissous le 30 mai 1997.
Pierre CHAIZE